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Millésime 2023

" f a c e a u d é f i c l i m a t i q u e "

Réveil difficile

Après un millésime 2022 marqué par une grande sécheresse, la nature se réveillait au printemps 2023 avec un déficit de pluie d’environ 50% par rapport à une année normale. L’hiver doux et très sec n’avait pas permis de recharger les sols en eau.

Surprenante Résilience

Malgré ces conditions très sèches, les vignes ont commencé à pousser franchement, avec une sortie de grappes particulièrement généreuse. Difficile alors d’imaginer comment la vigne pourrait s’en sortir avec tant de fruits potentiels et si peu d’eau à ses pieds.

"quasi tropical"

Le 14 mai, après plusieurs mois sans réelles précipitations, la pluie a fait son grand retour, sous forme d’orages à répétition jusqu’au 10 juin. Tous les après-midi le ciel se chargeait de gros nuages qui éclataient majoritairement sur les contreforts de l’appellation, et en quantité plus raisonnables dans « l’amphithéâtre de Bandol ». Ce climat quasi tropical permettait une croissance généreuse et rapide de la vigne et l’apparition de quelques tâches de mildiou.

plongeon dans l'été

Ce développement de maladies a vite été freiné, tout comme la croissance des vigne, car la météo, ce mystérieux chef d’orchestre, décida soudainement de changer de partition dès l’entrée de l’été. L’humidité de juin céda la place à une chaleur sèche et un vent tenace, plongeant les vignes dans l’été, réduisant leur activité.

sécheresse persistante et inquiétante

L’été s’est installé, chaud et très sec, nous laissant présager des vendanges précoces mais peu abondantes, vu que les grappes murissaient sans grossir. Les réserves d’eau dans le sol atteignirent leur plus bas niveau depuis cinq ans.

début de vendanges sous la canicule

Le 15 août, tout s’est accéléré, à cause d’une semaine caniculaire accompagnée de vent. Nous avons commencé les vendanges le 23 août par les Grenaches. Les fortes chaleurs rendaient difficile les vendanges et précipitaient la maturation des raisins. S’est alors engagée une course contre les maturités. Alors que d’habitude notre terroir argileux permet au Mourvèdre tardif de murir tranquillement, nous avons poursuivi les vendanges sans pause, pour les terminer aussi tôt que nous les avions commencées, le 6 septembre.

précision pour trouver le juste équilibre

En cave les premiers raisins rentrés libéraient beaucoup de couleur et de jolis arômes très intenses, avec de belles acidités, promettant de beaux équilibres dans les rosés. Les rouges nous ont rendu la tâche plus difficile car il a fallu être très précis dans le choix de parcelles adaptées à de grands rouges. Si les Cinsault ont très bien supporté la sécheresse et la chaleur de ce millésime, les Mourvèdres, d’ordinaire très résistants, ont souffert des 3 dernières semaines de maturation, particulièrement les vignes plus jeunes. En sélectionnant les plus belles parcelles, et en triant sévèrement les grappes confites par le soleil, les rouges obtenus ont une belle intensité aromatique tout en conservant une belle fraicheur, et ce, sans aucun excès, avec une belle trame tanique qui se patinera pendant les 18 mois d’élevage en foudre.